Propos recueillis lors du premier stage organisé en juin 2008 à Staffefelden
” Merci au groupe. Le travail demandé n’était pas facile, mais vous l’avez assez bien suivi. Quand vous êtes amenés à faire un travail difficile, il est important de ne pas vous démoraliser, de ne pas vous relâcher. L’apprentissage du Karaté ne se termine pas aujourd’hui. Il dure toute la vie…!
On est tous les jours en train d’essayer. Demain on essaie, après-demain on essaie…! Dans un mois, le travail sera encore différent. D’ici un an, celui-ci aura encore évolué. C’est une constante. On est tous passé par là. On a tous pris le même chemin.
Je me souviens très bien de mes débuts. De toutes ces techniques que j’ai dû apprendre. A l’époque, j’étais loin d’imaginer que je deviendrais un Maestro de Karaté. On ne sait jamais à l’avance ce qu’il advient de ce que l’on fait dans la difficulté. Une chose est sûre ! Le Karaté a complètement changé ma vie ! Quand j’ai commencé, en tant que débutant, je n’aurais jamais pu imaginer cela. De façon certaine, nous avons tous en nous les mêmes possibilités.
Il y a des périodes très dures. Par moment, on a l’impression qu’on n’arrive plus à s’améliorer, que rien ne va plus. Ce sont des moments qui arrivent chez tout le monde. L’important, c’est de ne jamais lâcher.
Quand vous suivez une route, il y a toujours une possibilité de la quitter par les portes sur le côté. Il ne faut pas les regarder. Il ne faut pas quitter la bonne route. Il ne faut pas se laisser entraîner par ces portes ouvertes sur la facilité. Il faut garder la bonne trajectoire. Aller de l’avant. On a souvent l’impression qu’il n’y a rien de mieux au bout. Mais quand on arrive à passer ces caps difficiles, on débouche sur de nouveaux horizons. C’est mon expérience. La route s’ouvre, puis semble se boucher. C’est une alternance logique.
A un moment donné, l’ouverture se produit toujours. Il est impossible qu’un chemin vers un idéal soit facile, sans obstacle, et parcouru à grande vitesse. L’important, c’est d’avancer sans relâche, quelle que soit l’allure que prend ce chemin. Seul l’effort et la persévérance permettent de passer ces moments de doute. C’est dans ces moments là qu’il faut rester attaché à ses convictions et à l’exemple de ses Maîtres.
Quand j’ai traversé des moments difficiles, quand le doute s’installait dans mon esprit, j’allais discuter avec mon Maître, Senseï Shiraï, qui me répondait: ” Et bien moi, quand j’avais des moments de gros doutes, j’allais parler à Senseï Kase !” Même les plus grands ont aussi à vivre ces moments. Ils les traversent tous…! C’est une belle chose que d’en triompher ! “