Mise à jour avril 2021 : le gouvernement japonais a décoré notre sensei Hiroshi Shirai dans l’ordre du soleil levant, rayon d’argent, en reconnaissance de son extraordinaire implication dans le développement du karaté dans le monde, et plus particulièrement en Italie. Ayant la chance de le côtoyer régulièrement, nous devons beaucoup à sensei Shirai et suivons son travail avec assiduité. Un grand merci et tout notre respect à ce grand Monsieur intarissable. A très vite sur le tatami ! (on espère)
L’enseignement le plus important et qui m’a le plus influencé, c’est celui que j’ai reçu de Maître Kase et de Maître Nishiyama. La mission la plus importante de ma vie est de continuer à pratiquer et à étudier le karaté pour porter plus en avant l’enseignement transmis par mes deux Maîtres.
Je suis ici pour transmettre ce système éducatif qui permet à l’Homme de se réaliser, d’être
heureux et de rendre heureux les gens autour de lui.
Ce qui n’a pas changé par rapport au passé, ce sont les valeurs fondamentales du style du
karaté shotokan traditionnel. J’ai appris ces principes directement des maîtres de la JKA dans
les années 60-70 et jusqu’à aujourd’hui j’ai continué à les entraîner et à les approfondir.
J’ai ensuite transmis cette façon de pratiquer à mes élèves, lesquels, aujourd’hui professeurs,
doivent à leur tour assumer le devoir de l’enseigner. Ceci peut se résumer dans les points
suivants :
- une pratique correcte des techniques de base au travers du kihon pour développer le
kime (la force).- la démonstration de son propre « kime » dans le kumite « combat » par le biais d’un
contrôle maximal et dans l’exécution des différents kata.- l’évolution de l’esprit par le biais de la pratique, c’est à dire, le développement de la
force d’un côté, et de l’autre, d’un style de vie basé sur la sincérité, le sérieux, la
gentillesse, la cordialité, l’amour, la rectitude, le courage, l’altruisme et la patience.Pour transmettre dans le temps cette façon de pratiquer le karaté, chaque instructeur et
professeur de karaté doit avoir en lui une forte crédibilité. Le terme japonais qui exprime le
mieux ce concept est « shin nen », ce qui signifie, « croire avec une extrême décision et
pratiquer ce en quoi l’on croit sans avoir le moindre doute ». C’est seulement grâce à cette
forte conviction d’esprit que chaque instructeur ou professeur doit avoir en lui, que les valeurs
fondamentales du karaté traditionnel pourront perdurer et rester intactes dans le temps.
On ne parle pas ici de biens matériels, mais bien d’un patrimoine et d’une richesse d’une
extrême importance qui pourront se transmettre seulement de personne à personne,
d’esprit à esprit et de maître à élève au travers d’une pratique quotidienne qui serait en
même temps « technique et spirituelle ».
Par rapport au concept de l’homme actuel qui souvent porte un masque derrière lequel il
cache le vide de son existence, je crois au contraire dans les personnes qui s’impliquent dans
une amélioration continuelle d’eux-mêmes parce qu’ils ont conscience de leurs propres
limites et sont à la recherche d’une amélioration de leur caractère, non d’une manière égoïste
et narcissique mais pour apporter, avec humilité une influence positive au sein de la société
dans laquelle ils vivent.
Nos techniques prennent vie sur ces fondements idéologiques : continuer à progresser et
donner toujours le meilleur de soi-même.
Même si je commence à ressentir la fatigue physique, j’essaye toujours avec un grand
enthousiasme de maintenir haut mon niveau de karatéka. Ce que je réussis à tenir vivant en
particulier au travers de l’entraînement, c’est le niveau maximum de kime durant l’exécution
des techniques.
Au final, ce qui me stimule encore continuellement, ce sont mes élèves et toutes les personnes
qui me suivent et grâce auxquelles je continue encore aujourd’hui mon activité d’enseignant.